Que faire ?

Homme lit étiquette conserve.jpgEn raison de l'absence de toute définition officielle commune des perturbateurs endocriniens [1], le consommateur a bien du mal pour savoir si un produit de sa cuisine ou de sa salle de bain contient des perturbateurs endocriniens. Pour évincer ces derniers, et particulièrement pour les éloigner des enfants et des femmes enceintes, il faut passer par une multitude de petits réflexes de vigilance quotidienne.

 

Les perturbateurs endocriniens pouvant être des molécules appartenant à de nombreuses familles chimiques différentes (aux propriétés diverses) qui sont utilisées dans de nombreuses applications domestiques et industrielles, il est difficile de s’en protéger : on peut les retrouver partout !

Même ceux qui ont été interdits en raison de leur toxicité avérée persistent dans la graisse de nos tissus ou dans l'environnement. On en a même retrouvé dans la graisse des ours polaires ce qui démontre que, même loin des sources de pollution, les organismes peuvent être exposés à ce type de molécules !

 

Face à cette omniprésence, le consommateur ne sait plus très bien comment s'y prendre pour réduire les risques liés à l’exposition aux PE.

En effet, la diversité des molécules et la difficulté de les classer en tant que PE, due au manque d’outils pour identifier leurs impacts ou leurs mécanismes d’actions, rend difficile la mise en place d’une législation claire et précise sur leur approbation et leur utilisation.

C'est ce qui explique que les PE ne sont qu'exceptionnellement mentionnés en toutes lettres dans la composition des produits que nous achetons.

 

Il est probable que les années qui viennent verront la mise au ban progressive de la plupart de ces produits et leur remplacement par des molécules peu ou pas toxiques.

C'est déjà le cas pour les phtalates présents dans les jouets pour enfants tels que le DEHP.

Par ailleurs, on voit déjà  des marques de cosmétiques souligner bien visiblement à leurs clients qu'elles n'utilisent plus de PE dans leurs shampoings. C'est un progrès.

 

En attendant, du fait que la principale voie d'exposition aux PE est l'alimentation, il est possible de les traquer dans la nourriture en lisant soigneusement les étiquettes.

Tcosmétiques-defaultout aliment dont la liste des ingrédients porte les mentions E218, E219, E320 ou E284 doit être évité.

 

Il est également recommandé de ne pas ranger des aliments chauds dans des contenants en plastique, du moins ceux qui ne sont pas explicitement prévus pour ce genre de conservation.

 

Pas question, non plus, de faire réchauffer des aliments dans des récipients plastiques non prévus pour cela ou endommagés: les PE semblent capables de "migrer" vers la nourriture.

Il vaut mieux privilégier du matériel en terre cuite, en verre ou en acier inoxydable, réputés inertes.

 

Autre voie de protection préventive: privilégier les fruits et légumes non-traités, issus de l'agriculture biologique ou d'une production locale et personnelle, aux productions traitées par les pesticides.

 

Outre l’absorption par la bouche, des perturbateurs comme le Bisphénol A peuvent, migrer dans le sang après un contact avec la peau.

Se laver les mains régulièrement peut être d'une grande utilité, particulièrement pour les personnes en contact fréquent avec du papier thermique, comme certains tickets de caisse.

 

Les femmes enceintes et les jeunes femmes susceptibles de le devenir un jour sont les personnes qui doivent être les plus vigilantes.

Tous les enfants doivent faire l'objet d'une vigilance renforcée.

Il convient, par exemple, de les empêcher de mâcher des jouets en plastique, souvent porteurs de Bisphénol A.

 

Les produits cosmétiques doivent être utilisés avec parcimonie ou du moins après une lecture attentive des étiquettes.

Il existe aussi des produits naturels, mais là encore il faut être vigilant car naturel ne veut pas dire inoffensif.

En cas de doute, il vaut toujours mieux demander conseil à son pharmacien.

 

Enfin, en attendant les interdictions légales officielles, le consommateur peut user de son droit de savoir, voire d'interpeller les firmes quant aux ingrédients des produits utilisés au quotidien.

 

[1] La définition proposée par l’OMS est la plus souvent admise : "Un perturbateur endocrinien potentiel est une substance ou un mélange exogène, possédant des propriétés susceptibles d’induire une perturbation endocrinienne dans un organisme intact, chez ses descendants ou au sein de (sous-) populations. Cette catégorie est divisée en deux sous- catégories : la catégorie 2a pour les perturbateurs endocriniens suspectés et la catégorie 2b pour les perturbateurs endocriniens pour les substances possédant des indications de propriétés de perturbation endocrinienne."