Origine
L’influence de l’environnement sur la santé : le coup d’envoi du mouvement hygiéniste
Le nombre de produits chimiques présents dans notre environnement est énorme. Il faut parfois bien du temps pour connaître les risques liés à l’usage de certains d’entre eux.
Dès le XIXème siècle, les médecins s’occupaient du cadre de vie de leurs patients, s’inquiétant par exemple de la qualité de l’eau potable, de la salubrité de leurs logements ou de leurs conditions de travail. Ce mouvement « hygiéniste », plutôt concentré sur la lutte contre les maladies infectieuses, a progressivement cédé la place à une médecine plus individuelle et ouverte aux avancées d’une science en pleine percée: l’écologie.
Aux facteurs de risque biologiques externes sont venus s’ajouter des facteurs physiques (bruit, rayonnements, etc.) et surtout chimiques. Ainsi, depuis le début du XXème siècle, plus de 10 millions de substances ont été synthétisées en laboratoire. Même si « à peine » 100.000 de ces substances dangereuses pour l’environnement ont été fabriqués à l’échelon industriel, il a fallu un temps considérable pour comprendre que certaines de celles-ci pouvaient, en se disséminant et en s’accumulant dans l’environnement, nuire à la santé humaine. Un pesticide organochloré comme le DDT, par exemple, n’a été retiré du marché belge qu’en 1974 après trente ans d’utilisation. La fabrication d’éléments contenant de l’amiante n’a été interdite qu’en 1998 après des décennies d’utilisation sous diverses formes. Mais ailleurs dans le monde, ces deux produits continuent d’être utilisés…
Même si la genèse d’un cancer est souvent liée à plusieurs facteurs, nombre de ces produits de synthèse sont soupçonnés de jouer un rôle direct ou indirect dans ce type de pathologies. Certains sont des cancérogènes avérés de longue date. C’est le cas également de divers composés organiques, comme le benzène.
Mais ce qui intéresse de plus en plus la science, aujourd’hui, c’est une longue liste de substances - dioxines, furanes, PCB, phtalates…. - comprenant des perturbateurs endocriniens. Connus pour imiter certaines hormones, ces produits seraient à l’origine de perturbations dans le développement de l’appareil reproducteur et de retards de croissance intra-utérine. Encore mal cernés, ces effets questionnent, parfois durement, les normes d’exposition censées nous protéger de tous ces polluants.