Inondations - Hydrocarbures

Comment gérer le déversement de fioul de chauffage ? 

 

Inondations 2021.jpg (ITTRE : INNONDATION )Quel est le Comportement du fioul de chauffage après un déversement ? 

Le fioul de chauffage libéré lors d’un épisode d’inondation flotte en surface car il est plus léger que l’eau. Il s’étale et forme une nappe en milieu confiné (dans une cave par exemple).  

En milieu ouvert, il se concentre en trainées brillantes plus ou moins épaisses qui s’amenuisent en s’éloignant de la source.  

Le fioul est susceptible d’adhérer à différents substrats : habitation, végétaux (comme les herbes, les haies ou les arbres qui agissent comme des barrières filtrantes), etc. Il y laisse des traces horizontales plus ou moins grasses. Si des obstacles obstruent complètement l’écoulement, des marres sont susceptibles de se former.  

Les eaux chargées en fioul peuvent s’insinuer progressivement dans le sol pour rejoindre les cours d’eaux ou les nappes phréatiques. 

 

Dégradation naturelle 

Dans le milieu naturel, le fioul va se dégrader via différents processus : 

  • évaporation (environ à 40 à 50 % durant les premières 24 heures), favorisée par les températures élevées ; 
  • photo-oxydation (dégradation sous l’influence des rayons UV du soleil en composé plus légers et plus volatils) ; 
  • biodégradation (dégradation sous l’action des micro-organismes et des bactéries présents naturellement dans les sols) ; 
  • phytoremédiation: (processus d’assainissement sous l’action de certaines plantes et organismes associés).   

 

Le déversement de fioul peut entraîner des odeurs très fortes aux premières heures mais qui s’estompent progressivement. Une réactivation des odeurs est toutefois possible lors des premières chaleurs faisant suite à la décrue. 

Durant les quelques semaines qui suivent les inondations, les fractions volatiles du fioul répandu dans les jardins s’évaporent et les fractions non volatiles sont absorbées dans le sol. L’exposition par inhalation de vapeurs d’hydrocarbures a alors moins de chance de se produire. 

 

Impacts sur la santé liés à l’exposition aux vapeurs de fioul 

Les risques potentiels augmentent en fonction des concentrations des vapeurs et de la durée d'exposition.  

Une brève exposition au mazout ne causera généralement pas de dommages à long terme. L'inhalation de vapeurs dans un espace clos peut toutefois entraîner des symptômes à court terme, tels que : 

  • maux de tête ; 
  • vertiges ; 
  • nausée ; 
  • irritations des yeux, de la gorge et du nez. 

 

L'exposition peut affecter les gens différemment. Les jeunes enfants et les personnes âgées seront plus sensibles à des concentrations de vapeur plus faibles. 

Le fait de ressentir une odeur de mazout ne signifie pas automatiquement qu’on est exposé à une concentration susceptible d’avoir des impacts sanitaires. A l’inverse, il est possible de s’accoutumer à des odeurs liées à des expositions débouchant sur des effets sur la santé. 

Si les symptômes décrits ci-dessus se manifestent, il faut si possible éliminer la source identifiée de vapeur ou, à minima, s’en éloigner rapidement. 

Si les symptômes persistent une fois éloignés de cette source, il est conseillé de consulter un médecin. 

 

Que faire en cas de présence de fioul de chauffage dans des endroits confinés (caves) ? 

  • Si à l’origine, l’habitation ne disposait pas de citerne, ou qu’aucun dégât apparent n’est observé sur la citerne ou que la quantité de mazout déversée n’est pas importante (odeur peu prononcée et/ou nombre peu élevé de trainées grasses sur les sols ou les murs), nettoyer les surfaces aux détergents, sécher et aérer la cave, voire tout le bâti en ayant recours si possible à une ventilation forcée ( par exemple au moyen d’un ventilateur). 
  • Si à l’origine, l’habitation était équipée d’une citerne à fioul qui a perdu une quantité significative de son contenu, se reporter aux instructions "Que faire si votre cuve a mazout a perdu son contenu ?"

 

Dans tous les cas, aérer la cave en ayant recours si possible à une ventilation forcée ( par exemple au moyen d’un ventilateur). 

En cas d’odeur persistante, faire appel à une société spécialisée pour le nettoyage des murs et du sol et solliciter l’avis de votre médecin. 

Les inondations ont mis à rude épreuve les citernes et installations de chauffage. Il est donc probable qu’un certain nombre de fuites n’aient pas encore été détectées et que d’autres ne se manifestent que plus tard, notamment à l’occasion de la remise en marche des installations. Dans cette optique, il est conseillé : 

  • aux propriétaires
    • de vérifier attentivement l’état de leur citerne et des raccordements en vue de détecter la présence de fuites  (gouttes à gouttes, petites flaques, …) 
    • de profiter de la venue de leur chauffagiste pour leur demander de faire un premier état des lieux de l’installation de stockage de mazout. Ceci implique à la fois le réservoir et ses équipements. S’il le juge nécessaire, il recommandera de faire appel à un technicien agréé  pour vérifier le bon état et l’étanchéité de l’installation complète de stockage de mazout. La liste des techniciens agréés est disponible sur le Portail environnement de Wallonie – rubrique sol et déchets.
    • d’être attentif à tous signes (notamment aux odeurs) généralement associés à une fuite 
  • aux pouvoirs locaux, de demander aux agents/sociétés engagées dans les travaux de déblaiement et de nettoyage de rester attentifs à ces mêmes signes. 
  • aux sociétés de livraison de mazout,  d’être particulièrement attentives aux risques de fuite lors des prochains remplissages des cuves situées dans les zones sinistrées. 

 

Que faire en cas de présence de fioul dans des jardins ?  

  • Dans tous les cas, il est recommandé de ne pas utiliser les eaux des puits privés et citernes d’eau de pluie pour l’arrosage des jardins et produits potagers avant d’en avoir fait contrôler la qualité. Une citerne d’eau de pluie souillée doit être vidée et nettoyée avec des détergents avant que l’on ne puisse l’utiliser à nouveau. 
  • Eviter tout contact avec les végétations et les sols potentiellement impactés par une pollution.  
  • S’abstenir temporairement de tondre afin de surveiller la végétation et de détecter un possible dépérissement encore à venir. 
  • S’abstenir de consommer les productions potagères (fruits, légumes, plantes aromatiques, etc.) de l’année en cours. 
  • Limiter la présence des enfants dans les jardins, Aavant même tout établissement d’un diagnostic par un expert agréé et, le cas échéant, la réalisation des travaux de réhabilitation, limiter la présence des enfants dans les jardins. En effet, étant donné que ces derniersles enfants peuvent être plus exposés à ce type de pollution en raison de leurs comportements spécifiques :(ingestion de particules de sol ou de /végétaux contaminés, contact pendant les jeux dans des avec des zones polluées, etc.).  
  • Appliquer les règles d’hygiène de base, surtout le lavage des mains après les activités dans le jardin.  

 

Les propriétaires qui réalisent des travaux dans leurs jardins sur des zones impactées par le fuel après que l’eau se soit retirée doivent :  

  • s’équiper: 
    • de gants de protection en nitrile épais, après avoir vérifié qu’ils sont adaptés pour le travail avec des substances chimiques (norme EN 374).  Il est conseillé de jeter chaque paire de gants après usage ou d’en changer en cours d’usage si ces gants sont endommagés pendant les travaux ; 
    • de bottes ; 
    • de vêtements couvrants (pantalon et manches longues, idéalement en coton. Des combinaisons de protection contre les projections liquides peuvent également être utilisées si les quantités à gérer sont importantes) ; 
    • de lunettes de protection.  
  • se laver les mains à l’eau savonneuse après travaux ou avant de porter les mains à la bouche (pour manger, boire ou fumer).  

Il est rappelé que les masques buccaux usuels (par exemple contre la COVID) n’offrent pas de protection contre l’inhalation des vapeurs de fioul. 

 

Si la situation est préoccupante et persiste, 

  • contacter son assurance en évoquant particulièrement la présence de fioul dans le jardin et son impact ; 
  • faire appel, via son assurance, à un expert agréé en gestion des sols, mandaté par l'assurance, afin d'établir le plan d'action à mettre en œuvre pour assurer l'assainissement du sol. Cet expert connaît la procédure à suivre et les mesures de gestion immédiates selon les formes et modalités prescrites à l'article 80 du décret du 1er mars 2018 relatif à la gestion et à l'assainissement des sols 

 

Si votre terrain a été impacté par un dépôt d’hydrocarbure, vous pouvez introduire une demande d’intervention auprès de la SPAQuE en leur retournant le formulaire téléchargeable dûment complété ; si la SPAQuE valide votre demande, leur intervention sur votre terrain sera gratuite. 

 

Dernière mise à jour : Août 2021