Biosurveillance

biomonitoringBiosurveillance : des espions au service de notre santé

Pour détecter si des polluants sont présents dans l’organisme et en connaître les éventuels effets sur la santé, le recours à la biosurveillance est parfois nécessaire.

Certaines pollutions peuvent être détectées par la vue ou grâce à l’odorat. Mais, pour beaucoup de produits, les sens ne suffisent pas. Pour connaître le niveau d’exposition à des produits à risques, il est nécessaire de recourir à des instruments spécialisés. Certains sont capables de capter les pollutions les plus infimes dans l’environnement. Les échantillons sont ensuite analysés dans des laboratoires spécialisés.  La surveillance peut également reposer sur des bio-indicateurs environnementaux, c’est-à-dire des animaux ou des plantes particulièrement aptes à indiquer un problème de pollution : lichens, mousses, insectes (abeilles), etc.

La biosurveillance peut aussi être organisée sur l’homme lui-même. Il s’agit alors de détecter la présence de substances indésirables dans le corps en prélevant entre autre du sang, des cheveux, ou en recueillant de l’urine chez les personnes exposées. Ces dernières années, des progrès techniques considérables ont été réalisés. Grâce à la spectrométrie de masse, par exemple, une cinquantaine de métaux présents dans le sang peuvent désormais être quantifiés en quelques minutes, et cela à partir d’un seul échantillon de sang. Le biomonitoring humain s’exerce généralement dans une zone relativement réduite. Il y a quelques années, par exemple, les enfants de quatre communes de la province de Hainaut (Ath, Farciennes, Frameries et Tournai) ont été soumis à des examens spécifiques à la suite des retombées de poussières polluantes émises par les industries environnantes. Mais certaines biosurveillances humaines sont effectuées sur des territoires plus larges. C’est le cas de l’initiative « Democophes  » lancée par l’Union européenne en 2011.

De telles démarches ne servent pas uniquement à évaluer le degré d’exposition d’un groupe de population aux effets des polluants. Elles permettent également de voir si une décision technique ou politique (par exemple la pose d’un filtre sur un incinérateur, le renforcement des conditions d’exploitation d’une usine, etc.) a des effets positifs sur l’exposition des personnes et sur leur santé. C’est ainsi que, ces dernières années, quatre campagnes successives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont permis d’observer une diminution générale, notamment en Wallonie, des teneurs de certains polluants organiques persistants (POPs) dans le lait maternel. Elles portaient sur des substances aussi peu anodines que les PCB, les dioxines et les furanes. Plutôt réjouissante, cette information démontre que des mesures d’interdiction ou de limitation de la pollution peuvent engendrer des résultats positifs pour toute la population.

En savoir plus sur les polluants organiques persistants dans le lait maternel en Belgique