Le bruit, source de pollution sous-estimée

Playing drums with pots and pansLe bruit ? Tout le monde s’en plaint ! Surtout à propos du trafic. Suscitant l’indifférence chez les uns, l’irritation extrême chez les autres, soumis pourtant aux mêmes sons, le bruit est difficile à combattre.

 

Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’impact sonore du trafic, essentiellement automobile, fait perdre un million d’années de vie en bonne santé aux Européens de l’Ouest.

 

Troubles du sommeil, problèmes de concentration, troubles de l’apprentissage et de l’humeur : tel est le prix que nous payons à un environnement sonore dégradé.

Et c’est sans compter la contribution du bruit à des maladies plus graves, comme la dépression, l’hypertension ou les troubles cardiaques.

 

Dans la plupart des pays européens, le bruit est cité comme la nuisance environnementale numéro 2, juste après la pollution atmosphérique.

Dans les grandes villes, il occupe souvent le haut du podium.

 

Interrogés en 2004 dans le cadre d’une grande enquête nationale (ISSP), environ 10 % des Wallons se sentaient incommodés par le bruit du trafic jusqu’à l’intérieur de leur domicile.

 

Certes, les bruits intempestifs, ceux qui nous agacent ou qui transforment carrément nos temps de repos en cauchemars, ne sont pas seulement l’affaire du trafic.

Les troubles de voisinage sont également répertoriés en bonne place dans les enquêtes d’opinion, même s’ils sont plus difficilement objectivables.

Mais le bruit lié à la circulation a la particularité de frapper davantage les populations précarisées, plus souvent implantées à proximité des voies de communication ou d’industries bruyantes que la moyenne de la population.

 

Malgré ce tableau interpellant, la lutte contre le bruit progresse assez lentement en Europe.

Peut-être parce que ses effets négatifs ne se font pas nécessairement sentir directement.

 

A l’inverse d’autres formes de pollution, le bruit n’éveille pas les mêmes inquiétudes que l’air et l’eau.

Il ne laisse pas d’images ni de traces aussi visibles qu’une rivière remplie de poissons morts ou une « cloche » de pollution brunâtre au-dessus d’une ville.

 

Et puis le bruit - matière très subjective -  (lire : « Sons, bruits, hertz, décibels : de quoi parle-t-on ? ») ne cesse de questionner la notion de civisme.

C’est, en effet, le bruit de l’autre qui nous gêne généralement, même si nous pratiquons à d’autres moments les mêmes activités que lui : conduite automobile, tonte du gazon, pratique de loisirs bruyants, etc.