Le bruit, un impact très varié sur la santé
Le bruit intempestif n’affecte pas seulement le sommeil. Il a aussi des impacts sur le fonctionnement de notre cœur, nos hormones, notre immunité…
Qui n’est jamais sorti d’un environnement sonore éprouvant (concert, boîte de nuit, cantine ou réception très bruyante…) avec cette impression de ne plus bien entendre une conversation à voix normale?
Cette mauvaise perception est qualifiée par les spécialistes de « fatigue auditive ».
En général, il suffit de quelques minutes ou quelques heures pour récupérer une capacité auditive normale.
Mais l’exposition prolongée et répétée à un niveau proche du seuil de la douleur (tel qu’on le rencontre parfois dans les lieux de loisirs musicaux : 105, voire 110 dB(A) (Lire : « Sons, bruit, hertz, décibels : de quoi parle-t-on?) peut entraîner un dommage bien plus conséquent : des acouphènes (sifflements intempestifs), voire la surdité.
Chacun ne sera pas frappé de la même manière : tout est affaire de sensibilité individuelle, mais aussi de durée et d’intensité d’exposition.
La prudence est de mise, car la perte d’acuité auditive passe longtemps inaperçue !
Dans un premier temps, elle ne concerne que les fréquences les plus aiguës.
Ce n’est que lorsqu’elle frappe les fréquences plus basses (500 à 2000 Hz) qu’elle se montre vraiment invalidante pour la compréhension d’autrui.
Les effets du bruit ne limitent pas à la sphère auditive.
En d’autres termes, il n’y a pas que l’oreille qui « encaisse » :
- L’effet biologique le plus connu est l’atteinte au sommeil. Absorbant en moyenne un tiers de notre vie, celui-ci est censé nous permettre de récupérer nos forces physiques et mentales. Il en va tout autrement lorsque des nuisances sonores s’attaquent à notre sommeil. Le bruit peut évidemment retarder la phase d’endormissement ou empêcher toute nouvelle plongée dans le sommeil après une phase de réveil. Mais il peut aussi entraîner des modifications dans les différentes phases du sommeil (sommeil paradoxal, sommeil profond…) qui, là non plus, ne sont pas nécessairement perçues par le dormeur. Les conséquences potentielles sont nombreuses : irritabilité, somnolence, réduction des performances, anxiété, hausse du risque d’accident, etc.
- L’exposition à des niveaux élevés de bruit peut aussi provoquer des désordres cardio-vasculaires. Elle entraîne une augmentation de la sécrétion des hormones liées au stress, ce qui peut bouleverser le système cardio-circulatoire : troubles du rythme cardiaque, augmentation du métabolisme des graisses, etc. Le risque de maladies cardiovasculaires augmente de 20 % chez les personnes exposées à des niveaux sonores moyens de 70 dB(A) par rapport à celles vivant en zones calmes, soit 60 dB(A)). Le fœtus lui-même peut être affecté par les modifications cardio-vasculaires et hormonales de sa mère, par exemple lorsque celle-ci exerce sa profession dans un environnement sonore de plus de 85 dB(A) (soit le niveau sonore d’une piscine couverte).
- Le bruit peut également entraîner une diminution des défenses immunitaires et, par conséquent, une fragilité accrue à diverses formes d’agression de l’organisme. Il est considéré, enfin, comme l’un des facteurs susceptibles de contribuer à déclencher une dépression ou à l’aggraver.