AD'AIR : contexte général
Une étude publiée par l’ISP en 2012 signale que dans les pays industrialisés, au moins un enfant sur dix souffre d’asthme ou présente une inflammation allergique pouvant déboucher à terme sur de l’asthme. Chaque être humain consomme environ 15 m³ d’air, faisant de l’appareil respiratoire une voie d’exposition privilégiée pour les aéro-contaminants (allergènes,…).
Le Commissariat Général du Développement Durable (France) a publié une étude relative aux effets de la pollution sur la santé (parue en avril 2015). Il ressort que les coûts estimés des principales pathologies respiratoires dues à la pollution de l’air pour le système de soins français s’élèveraient entre 0,9 et 1,8 milliards d’euros par an, soit 15 à 30% du déficit 2012 de la branche maladie de la sécurité sociale. L’asthme représente la part la plus importante de ce coût (entre 40 et 60%).
A Parme en mars 2010, des représentants des 53 Etats membres de l’OMS se sont réunis dans le cadre de la Cinquième Conférence ministérielle sur l’environnement et la santé. Le slogan de cet événement était « Protéger la santé des enfants dans un environnement en mutation ». Les engagements des Ministres, plusieurs portaient notamment sur « les risques sanitaires posés aux enfants et aux autres groupes vulnérables par des conditions environnementales ; la charge des maladies non transmissibles (…), en particulier dans la mesure où elle peut être atténuée par l’adoption de politiques adéquates dans des domaines tels que (…) les environnements de vie et de travail ». Ces mêmes ministres encourageaient notamment la Commission européenne à prendre des dispositions pour réduire les expositions aux dangers environnementaux et leur impact sanitaire dans la Région.
Le projet SINPHONIE (Schools Indoor Pollution and Health Observatory Network in Europe, 2014) auquel l'asbl Hygiène Publique en Hainaut établissait une série de causes potentiellement à l’origine de pathologies : manque d’isolation des bâtiments à l’origine de développements de moisissures ; renouvellement inadéquat de l’air (CO2, moisissures) ; introduction de polluants chimiques provenant des consommables (imprimantes, copieurs, etc.) ; matériaux de construction responsables d’émissions de polluants affectant la santé respiratoire des enfants et des enseignants.
Au niveau wallon, un des objectifs de la Déclaration de Politique Régionale (DPR) vise la mise en place d’une politique durable pour diminuer les risques de contamination liés à l’air dans l’ensemble des bâtiments accueillant du public. La démarche vise en première ligne les publics sensibles (i.e., enfants d’âge scolaire et préscolaire, personnes âgées, etc.) mais vise à s’étendre à l’ensemble du grand public. Cette démarche s’inscrit donc dans un processus sur le long terme où la promotion des règles de bonne pratique avec les secteurs sensibles (crèches, hôpitaux, écoles, maisons de repos, etc.) pour réduire, voire supprimer l’usage de produits potentiellement nocifs et sensibiliser à l’aération régulière des locaux.
Enfin, des projets récents en Belgique (SAMI-LUX en 2010 et CRIPI en 2012-2013) ont concerné les milieux scolaires. Le rapport du SAMI-LUX insiste sur la complexité du problème de la pollution intérieure dans les milieux scolaires qui résulte de l’interaction entre plusieurs facteurs : conception du bâtiment, son utilisation, la présence de sources de polluants, la qualité de l’entretien et l’efficacité de la ventilation.