Les sites de baignade wallons sous haute surveillance bactériologique
L’été est à nos portes. Et, avec lui, la tentation de se plonger dans l’eau rafraîchissante des lacs et des rivières de Wallonie. Un conseil : gare aux bactéries !
Les cours d’eau et les plans d’eau ne sont pas nécessairement des paradis exempts de bactéries. La pollution guette le baigneur insouciant, particulièrement celle qui a pour origine les excréments humains ou animaux. Le plus souvent, le fait d’avaler de l’eau contaminée par des germes fécaux, même en très petites quantités, se soldera par une gastroentérite, bien incommodante mais pas vraiment dangereuse pour un adulte en bonne santé. Bien qu’elle soit souvent bénigne, elle peut parfois avoir des conséquences graves sur la santé. Les personnes les plus susceptibles d’être affectées sont les enfants de moins de 5 ans, les personnes âgées ainsi que les personnes atteintes de maladies chroniques ou dont le système immunitaire est affaibli.
Pour faire le grand plongeon en toute sécurité, mieux vaut se cantonner aux sites de baignade officiels. En 2021, iIs sont 33 en Wallonie à faire l’objet d’une surveillance rapprochée, dont 27 sont ouverts au public. Du 1er juin au 30 septembre de cette année, des échantillons d’eau sont prélevés et analysés chaque semaine sous le contrôle sévère de l’Union européenne. Les deux principales cibles sont les entérocoques intestinaux et les Escherichia coli. La détection de ces bactéries peut être une indication de la présence d’autres microorganismes, comme certains virus et protozoaires.
Les spécialistes traquent aussi, depuis quelques années, les cyanobactéries. Parfois surnommées les « algues bleues », ces bactéries d’un genre particulier sont détectables par la coloration verte, rouge ou brune de l’eau des étangs peu profonds. Là aussi, méfiance! Elles peuvent être responsables d’irritation cutanée (démangeaisons, rougeurs, éruptions cutanés), de gastroentérite, de maux de tête ou de nausées mais peuvent aussi parfois atteindre le foie. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’une zone est interdite immédiatement à la baignade en cas de bloom observé de cyanobactéries. Les résultats en laboratoire confirment ou non cette interdiction. Si vous avalez de l'eau, du poisson ou des produits à base d'algues bleues présentant des taux élevés de toxines, vous pourriez présenter des maux de tête, de la fièvre, de la diarrhée, des douleurs abdominales, des nausées et des vomissements. Si vous nagez dans de l'eau contaminée, vous pourriez avoir les yeux et la peau qui piquent et qui sont irrités, ou être victime d'autres réactions allergiques. Si vous soupçonnez avoir été en contact avec des toxines cyanobactériennes et présentez certains de ces symptômes, rincez votre peau et consultez un médecin immédiatement.
En 2018, 92 % des zones de baignades officielles présentaient une qualité de l’eau entre « bonne » et « excellente ». Cependant, il arrive parfois que certaines zones doivent être interdites d’accès en cours de saison à cause de la pollution bactériologique. Au cours d’un même été, un bout de rivière ou un plan d’eau peut passer d’une catégorie à une autre, selon divers facteurs. Le pire scénario ? Des pluies abondantes suivies d’une période de chaleur. Attirés par la douceur des températures, les baigneurs courent alors un risque accru de s’immerger dans un véritable bouillon de bactéries. Celles-ci sont charriées par les égouts défectueux, les débordements des déversoirs d’orage ou l’eau de ruissellement des pâtures.
Entre 2010 et 2018, la qualité des eaux de baignades a évolué très positivement :
- De 53 % à 73 % pour les eaux de qualité « suffisante »
- De 25 % à 58 % pour les eaux de qualité « excellente »
- De 44 % à 3 % pour les eaux de qualité « insuffisante »
Les baignades sont donc toujours plus propres, et notre environnement aussi.
A consulter :
D’un simple clic, tous les détails sur la qualité bactériologique des sites d’eau officiels wallons.
Un dépliant sur les cyanobactéries
Qu'est ce que ça veut dire?
Bloom : Les fleurs d’eau (blooms) de cyanobactéries sont le résultat d’une prolifération excessive de cyanobactéries. En général, elles sont visibles à la surface du milieu contaminé ( réservoir d’eau, rivière, lac, etc.). Leur apparence diffère selon les conditions environnementales et les espèces de cyanobactéries. Souvent vertes ou bleues, ces fleurs d'eau peuvent ressembler notamment à une soupe au brocoli, à une purée de pois ou à un déversement de peinture (écume).