Ratons laveurs: sympas mais douteux...

Fotolia_88408364_S_txt.jpgMignons, les ratons ? Pas si vite...

Ces petits mammifères au masque noir et à la longue queue rayée, dont la présence en wallonie est de plus en plus perceptible, commencent à inquiéter.

Le raton laveur est une espèce originaire d'Amérique du Nord, introduite en Europe pour la chasse et la fourrure à la sortie de la seconde guerre mondiale. Elle est désormais largement répandue en Europe de l'Ouest, tout particulièrement en Allemagne. 

Observé pour la première fois en 1986 en Belgique, le raton laveur s'est propagé en Wallonie à partir de la frontière allemande et luxembourgeoise. La population de ratons-laveurs est en pleine expansion en Belgique depuis les années 2010 (surtout dans la partie Sud-Est du pays – population évaluée en juillet 2024 entre 50 000 et 75 000 individus). 

Le raton laveur peut s'accommoder de tous les types de milieux naturels. Il a aussi un régime alimentaire très souple : il est omnivore (il peut manger à peu près tout). 

C'est un animal a priori charmeur et intelligent, mais avec lequel toute cohabitation est impossible. Il s'attaque aux volailles et aux nichées d'oiseaux, vandalise les poubelles, pille les garde-mangers, s'installe dans les greniers et génère du tapage nocturne.  

La proximité de l'homme ne le dérange pas nécessairement. Or, il est aussi porteur de maladies qu'il peut transmettre à l'homme ainsi qu’aux animaux domestiques. 

 

Réservoir de maladies 

Le raton laveur est aussi reconnu comme un réservoir potentiel de maladies pouvant être transmises à l'homme (zoonoses), incluant différents virus, des bactéries et des vers parasites. Du fait de sa tendance à fréquenter les hommes, il présente un risque sanitaire plus important que d'autres animaux exotiques installés en Wallonie. 

La transmission d'agents pathogènes peut s'effectuer par le biais de la consommation de fruits ou de légumes souillés par de l'urine ou par des excréments ainsi que par contact direct avec les animaux. 

 

Quelles maladies peuvent être transmises par le raton laveur ? 

  • La baylisascariose 

Pathologie causée par un ver parasite du raton laveur, Baylisascaris procyonis, transmis par l'ingestion d'œufs excrétés dans les matières fécales. Occasionnellement, les chiens peuvent également héberger des vers adultes et excréter des œufs. Rarement, la baylisascariose peut être transmise à l'homme, en particulier chez les jeunes enfants qui sont les plus susceptibles d'ingérer de la terre. Les signes cliniques chez l'homme incluent une encéphalite (parfois mortelle) et des troubles oculaires. 

Ce vers intestinal a été officiellement détecté en Wallonie sur 6 ratons laveurs en juillet 2024. 

  • La rage 

La rage est causée par un virus, le Lyssavirus, dont il existe plusieurs formes, presque toutes transmissibles à l'homme par la salive (lors d'une morsure, d'une griffure ou d'un léchage notamment). 

Les rages du renard et du chien ont été éliminées de Belgique depuis le début des années 2000 grâce à des campagnes de vaccination. Toutefois, le risque de retour du virus depuis des zones encore infectées n'est pas nul. Les ratons laveurs peuvent également être porteurs de la rage et nous la transmettre, comme les canidés ou les chauves-souris. 

  • La leptospirose 

En Amérique du Nord, le raton laveur contribue aussi à la propagation d'une maladie bactérienne comme la leptospirose. En Belgique, ce sont principalement les rats qui sont vecteurs de cette maladie. 

Pas de panique pour le moment : on est loin, en Belgique, de tels fléaux. Mais il faut rester vigilant. 

Pour en savoir plus sur les maladies qui pourraient être transmises par le raton laveur, consultez la page dédiée au raton laveur (onglet « maladies »). 

 

Que faire pour éviter la contamination ? 

  • Ne pas toucher ou s'approcher d'un raton laveur, qu'il soit vivant ou malade ; 

  • Éviter absolument de toucher ou de ramasser un raton laveur mort sans gants jetables étanches et masque de protection ; 

  • Ne pas nourrir un raton laveur, même s’il a l’air inoffensif ; 

  • Fermer les bacs à sable quand ils ne sont pas utilisés ; 

  • Surveiller les enfants pour éviter la consommation de terre (tendance à mettre les mains en bouche) ; 

  • Bien se laver les mains après les activités de jardinage ; 

  • Tenir les chiens en laisse dans les milieux forestiers, les vermifuger régulièrement et ramasser leurs excréments, conformément à la loi ; 

  • Veiller à ce que votre chien domestique ne touche pas de raton laveur vivant ou mort ; 

  • Cueillir les baies sauvages à plus de 50 cm du sol, laver systématiquement les fruits et les légumes, cuire les aliments provenant de champs, de forêts ou de jardins potentiellement accessibles aux ratons laveurs ou aux renards. 

 

Vous pouvez signaler toute observation de ratons laveurs en utilisant le formulaire d’encodage.

N’hésitez pas également à consulter la page dédiée au raton laveur du Portail Environnement ou la brochure réalisée par le SPW ARNE

 

 

Mise à jour : 29/07/2024