Le moustique tigre a les dents longues !

Fotolia_31042804_S_txt.jpg (x-default)Voilà un nom bien trompeur pour ce moustique (Aedes albopictus) qui ne porte pas de couleur jaune, mais bien des rayures blanches et noires.

Il se caractérise par des mœurs un peu plus diurnes que nocturnes et par un vol un peu plus hésitant que notre moustique indigène.

Il y a peu de chances de le rencontrer en Belgique, mais des programmes de surveillance sanitaire, depuis 2012, ont tout de même permis de trouver quelques dizaines d'adultes et de larves dans des entrepôts de bambous et des dépôts de pneus en Flandre.

La bestiole profite de la mondialisation des échanges commerciaux pour quitter son aire habituelle d'implantation.

Elle n'aime rien tant que les endroits sombres et humides pour y pondre ses œufs et y faire développer ses larves.

Si elle inquiète les experts, c'est parce qu'elle est le vecteur d'une maladie connue sous le nom de Chikungunya, qui s'est progressivement étendue des zones tropicales jusque dans des régions plus tempérées comme l'Italie, où près de 200 personnes ont été atteintes en 2007.

Le moustique tigre est également vecteur de la dengue, mais avec un peu moins d'efficacité.

Plus récemment, il est apparu comme vecteur de transmission d’un autre virus, le Zika.

Détecté pour la première fois en Ouganda en 1947, ce virus se transmet par piqûre du moustique tigre ou par relation sexuelle.

Présent dans les régions tropicales d’Asie, d’Afrique et d’Amérique, ce virus est responsable de plusieurs épidémies : en 2007 (en Micronésie), en 2013 (Polynésie française), 2014 (Nouvelle Calédonie) et en 2015 (au départ du Brésil, il s’est étendu au continent Américain).

La propagation du virus est suspectée de provoquer des cas de microcéphalie chez les nouveau-nés, même si la relation de cause à effet n’a pas encore été prouvée.

En février 2016, l’OMS a décrété que le virus Zika constitue une urgence de santé publique de portée internationale.

Certains spécialistes considèrent l’implantation en Belgique du moustique tigre comme inévitable à moyen ou long terme.

En effet, une partie de ses populations s'accommode parfaitement du climat de régions tempérées comme les nôtres.

Il n'empêche que les programmes de surveillance et de piégeage, assurés par l'Institut de médecine tropicale, gardent tout leur sens: autant reporter cette implantation durable le plus tard possible !

Chacun peut d'ailleurs y contribuer en éliminant, dans son jardin, tout ce qui peut servir de réservoir à eau de pluie stagnante : fonds de piscine, jardinières sans terre, pots et soucoupes, gouttières mal nettoyées, etc.

Un effort de prévention à mener individuellement et collectivement.

Si vous étiez amenés à le rencontrer lors d’un voyage, le meilleur moyen d’éviter les piqûres consiste, comme pour les autres moustiques, à porter des vêtements couvrants et amples, imprégnés d’insecticide pour tissus.

Il est également conseillé d’appliquer un produit répulsif cutané conseillé par votre pharmacien, produit devant être choisi suivant la tranche d’âge et la population concernée.