Légionellose: Une appellation trompeuse
Contrairement à une croyance répandue, la légionellose n’est pas une maladie respiratoire qui frappe exclusivement les militaires, ni même les groupes humains plutôt concentrés dans un même lieu de vie.
Si elle s’appelle ainsi, c’est simplement parce qu’on l’a identifiée pour la première fois sur un groupe de 200 vétérans américains de la guerre de Corée, réunis à Philadelphie en 1976.
Frappés par une mystérieuse infection pulmonaire, 36 d’entre eux y perdirent la vie.
Il aura fallu plusieurs mois aux experts de l’époque, pour comprendre que l’origine de la maladie n’était autre que la propagation d’une bactérie (Legionella pneumophila) dans des microgouttes, favorisée par le mauvais entretien du système de climatisation de l’hôtel.
Avec le recul, les spécialistes ont estimé que l’apparition de la légionellose s’était probablement manifestée bien plus tôt, dès les années cinquante ou soixante, mais qu’elle n’avait pas été identifiée comme telle.
A l’état naturel, les bactéries concernées sont présentes au niveau de tout le cycle de l’eau.
Leur propagation est favorisée par le mode de vie et le confort modernes, où abondent les systèmes de chauffage central et de climatisation.
On peut y ajouter les piscines, jacuzzis, saunas, etc.
Pour peu que ces installations soient mal conçues ou mal entretenues, Legionella pneumophila y prolifère et envahit petit à petit tous les circuits d’eau.
Selon une enquête menée en France il y a quelques années, Legionella pneumophila est présente dans 30 à 60 % des eaux sanitaires des hôpitaux, hôtels et immeubles d’habitation.