Quelles évolutions ?
Pics d’ozone, smogs, particules fines… Le retentissement médiatique autour de ces épisodes de pollution pourrait nous faire croire que nous vivons dans une pollution atmosphérique de plus en plus préoccupante.
Faux ? En bonne partie.
En Wallonie comme ailleurs en Belgique, la qualité de l’air ne cesse globalement de s’améliorer depuis au moins une dizaine d’années.
Cette évolution s’explique notamment par la suppression du plomb dans l’essence, par la diminution drastique du soufre dans les combustibles destinés à nos chaudières et à nos voitures et, enfin, par l’installation de filtres sur les incinérateurs et les industries les plus polluantes (métallurgie, sidérurgie..).
De plus, les normes sur les émissions des moteurs automobiles sont devenues de plus en plus contraignantes.
Résultat : des moteurs de plus en plus sobres et de moins en moins polluants sont apparus sur les marchés. Ne nous reposons pas sur nos deux oreilles pour autant.
D’abord parce qu’en dépit d’efforts fournis à l’échelon local, certains endroits restent soumis à des taux de pollutions sensiblement plus élevés qu’ailleurs, comme les zones industrielles situées en fond de vallée.
Ensuite, parce que si les pics de pollution ont tendance à stagner voire à diminuer, notre exposition chronique aux polluants, elle, a tendance à se maintenir.
Cela signifie qu’en dehors des situations extrêmes et favorables aux fortes pollutions (en gros : le duo chaleur /ensoleillement en été et le duo inversion thermique/absence de vent en hiver), nous restons exposés tout au long de l’année, particulièrement en ville, à des taux de pollution qui peuvent s’avérer préoccupants pour notre santé.
Parallèlement, les connaissances médicales ne cessent de s’affiner.
Les spécialistes comprennent de mieux en mieux les processus par lesquels les différents polluants se glissent dans notre corps, transitant par notre système respiratoire pour se glisser dans la circulation sanguine.
A la lueur de ces nouvelles connaissances, on se rend compte que certains choix opérés dans le passé ne sont pas nécessairement favorables à la santé publique.
L’avantage fiscal réservé au carburant diesel est un exemple éclairant.
En effet, si les véhicules diesels s’avèrent plus sobres que les véhicules à essence (leurs émissions contribuent donc moins au réchauffement du climat que ces derniers), ils n’en participent pas moins à la pollution par les particules fines, auxquelles s’agrippent une myriade de polluants toxiques qui pénètrent dans nos organismes.
En juin 2012, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé les gaz d’échappement issus de ces moteurs dans la catégorie des cancérogènes avérés pour l’homme (depuis 1988, ils étaient classés « cancérogènes probables »).
C’est le cancer du poumon qui est visé par l’OMS.
Cet organisme soupçonne également un risque accru de cancer de la vessie induit par ces mêmes émissions.
Dans l’Etat de l’environnement wallon (2010), les experts rappellent d’ailleurs, d’une façon générale, que si beaucoup de polluants autour de nous respectent désormais les normes européennes de concentration dans l’air, ils outrepassent en revanche les normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Face à la pollution atmosphérique, les populations qui doivent rester les plus vigilantes sont les personnes âgées et malades, les parents d’enfants en bas âge, les riverains d’installations polluantes et ceux qui vivent le long des axes routiers.
Le Gouvernement wallon a adopté un programme d’actions « Air – Climat » qui vise à remédier à la problématique globale de la pollution atmosphérique dont le réchauffement climatique est un des aspects centraux. En savoir plus ce que fait la Wallonie pour l’air…