Les PCB, qu'est-ce que c'est ?

Les PCB sont de molécules « organiques » (à base de carbone) et sont capables d’interagir avec la chimie du vivant. Etant solubles dans les graisses et persistants dans les chaines biologiques, ils sont capables de s’accumuler dans les graisses tout au long de la vie (= Bioaccumulation) et le long de la chaîne alimentaire via les aliments consommés (= Biomagnification).

L’alimentation constitue la principale voie de contamination de la population générale (90%). Ce sont les aliments riches en graisses tels que poissons, crustacés, lait et produits laitiers, œufs qui sont les plus susceptibles de contenir des PCB.

En 2004, la Convention de Stockholm les a classés parmi les POP’s (Persistant Organics Pollutants). Du point de vue de la biologie moléculaire, 12 de 209 congénères (composés chimiques de la même famille) présentent un comportement similaire à celui des dioxines et des furanes (PCDD/Fs) et sont donc connus sous le nom de « PCB de type dioxine » (« PCB Dioxine-Like » ou « PCB DL »).

La toxicité aiguë des PCB est très faible chez l’homme. En 1968, une intoxication d’origine alimentaire au Japon (Maladie de Yusho, huiles de cuisson contaminées par des PCB) n’a pas entrainé de cas mortel bien que les doses ingérées aient été de l’ordre de plusieurs milligrammes par jour.

La toxicité subaiguë et chronique se manifeste essentiellement par une chloracné, une dermatose folliculaire proche de l’acné. Chez les patients atteints par la maladie de Yusho, on a également signalé des symptômes aspécifiques comme des nausées et des œdèmes des membres inférieurs.

En cas de contacts répétés avec des PCB (p.ex. ouvriers exposés de manière répétée dans le cadre de leur travail), des manifestations neurologiques ont été signalées : troubles des fonctions supérieures, perturbation de la vigilance et de la mémoire, etc. En cas d’expositions faibles mais chroniques de jeunes enfants pendant la grossesse et l’allaitement, on a pu constater des effets sur le quotient intellectuel, les capacités de mémorisation et d’apprentissage, etc.

L’effet cancérigène a été prouvé chez l’animal (foie, poumon). Il l’a été chez l’homme pour le PCB 126. Ils présentent également un effet immunotoxique (perturbation de la fonction immunitaire).

 

Certaines personnes sont-elles plus à risque que d’autres ?

En cas d’intoxication aiguë, tout le monde est concerné. Ce n’est pas ce qui a été constaté en Wallonie. En cas de contamination chronique, les risques sont proportionnellement plus importants pour les femmes enceintes et leurs fœtus, les femmes allaitantes ainsi que chez les jeunes enfants en général.

Comme le précise le « Guide à l’usage des professionnels de la santé – Allaitement Maternel » de l’ONE, « l’Organisation Mondiale de la Santé a effectué une évaluation approfondie des bénéfices de l’allaitement maternel pour la santé des bébés, et des conséquences éventuelles de la contamination du lait maternel par des polluants. Elle a encore et toujours conclu que l’allaitement maternel est ardemment recommandé. ».